Nous avons déjà de temps à autre parlé de nos garçons jouant à l’étranger (et à l’avenir, nous continuerons à vous informer à leur sujet) mais il y a aussi évidemment des femmes qui sont parties à l’étranger afin de pratiquer leur sport de manière plus intensive. Et nous pensons alors naturellement en premier à Nadège Liesens, 29 ans, qui a déjà franchi le pas voici presque 10 ans. D’abord en Frauen Bundesliga allemande et ensuite, depuis presque huit ans déjà, en SWHL helvétique. Au début, trois ans avec Prilly (à côté de Lausanne), ensuite à Neuchâtel et maintenant, elle joue une cinquième saison avec Fribourg. Il était temps d’avoir un entretien avec une figure de proue du hockey sur glace féminin et une joueuse faisant partie du noyau de l’équipe nationale belge.
Nadège, tu as joué en Belgique, Allemagne et Suisse; les plus grandes différences?
J’ai quitté le championnat belge à l’âge de 20 ans. Je ne jouais plus avec les garçons, uniquement avec les filles. En Belgique il y avait très peu d’équipes féminines. Je voulais avoir accès un championnat féminin d’un bon niveau, ce que j’ai trouvé en Allemagne. En Suisse, le hockey féminin est encore plus développé, avec 3 ligues féminines, donnant accès à ce sport à des filles de tout niveau. Ici Le hockey fait partie du quotidien des Suisses. Vous ne pouvez pas ouvrir un seul journal sans voir les dernières news et les derniers résultats du hockey.
Ayant à nouveau 16 ans, que ferais-tu différemment au niveau du hockey?
Absolument rien !! Je suis très contente de mon parcours. À 16 ans, je jouais avec les garçons, ce qui m’a permis de travailler sur la force et la vitesse. C'est primordial pour pouvoir progresser, pour ensuite être plus performante dans des équipes féminines.
Pourquoi la Suisse et non la Scandinavie ou l’Amérique du Nord?
Je n’ai pas vraiment choisi. J’ai eu une opportunité et je l’ai prise. Le choix s’est aussi fait en fonction des opportunités professionnelles. Il ne faut pas oublier que dans le monde du hockey féminin, il n’y a pas d’argent, c’est 200% amateurs, à mon niveau en tous les cas. La Suisse était donc le choix qui me permettait d’avoir un bon travail, tout en pouvant exercer ma passion du hockey et en plus, dans un pays magnifique. C’était donc le meilleur choix que je pouvais faire.
Le moment le plus particulier dans ta carrière de sportive?
Il y a 2 évènements qui m’ont particulièrement marquée :
- tout d’abord ma 1ère participation au championnat du monde, en Afrique du Sud. C’était en 2005, nous avions obtenu la médaille de bronze. Une émotion toute particulière.
- ensuite, il y à le titre de championnes Suisse LNB obtenu avec Fribourg en 2014. Et la remise de la coupe par Sergei Bykov lors d’un match de Fribourg-Gotteron.
Que veux-tu encore réaliser, atteindre dans ta carrière?
Aux portes de mon 30ème anniversaire, je pense que ma carrière de hockeyeuse est principalement derrière moi. Maintenant le hockey est surtout un exutoire où je cherche surtout à m’amuser. Mes objectifs sont maintenant plutôt orientés sur le partage de l’expérience avec les plus jeunes et d’aider au développement de mon équipe.
Ambitions avec l’équipe féminine Belge?
Cela fait 8 ans que j’ai quitté la Belgique mais je fais toujours mon maximum pour pouvoir prendre part aux grands évènements de l’équipe nationale. Mon ambition principale est toujours le partage et l’échange. En Août dernier, une partie de l’équipe est venue en Suisse pour prendre part au camp d’entrainement de mon équipe. C’était pour moi l’occasion de leur faire partager l’univers du hockey féminin suisse. Notre prochain Grand rendez-vous, c’est Taipei à la mi-décembre, et j’y vais bien évidemment avec l’objectif de la première place. Mais surtout que l’on puisse être une vraie équipe et que cette victoire, on aille la chercher toutes ensemble. Sans cela, la victoire n’aurait aucune saveur. Le Hockey est un sport d’équipe et avoir l’honneur de porter et défendre les couleurs de notre pays reste quelque chose d’extraordinaire et qui n’est donné qu’à une minorité de personne. Je compte donc en profiter au maximum.
Prête à revenir en Belgique tôt ou tard?
Pour y vivre, non je ne pense pas. A 21 ans, c’était « facile » de tout quitté pour sa passion. À 30 ans la réflexion serait bien différente. Je suis aujourd’hui épanouie dans ma vie professionnelle et personnelle ici en Suisse. C’est un pays où il fait bon vivre et ou le hockey y a une place particulière et importante. Même si le manque de la famille et des racines se fait parfois ressentir, je pense avoir fait le bon choix et je n’ai en tous les cas aucuns regrets.
Merci Nadège et nous te souhaitons une belle saison de plus en Suisse et un beau championnat avec l’équipe nationale en Asie en décembre!